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.Ce problème n’a pas été résolu, mais il le sera un jour.Peut-être demain, peut-être pas avant cent ans, voire mille ans.Nous ne le savons pas, mais quand il aura été résolu, les Jupitériens passeront à l’attaque.Et il peut être résolu d’une façon bien précise.»— Je ne vois pas comment.— Avec des champs de force ! On commence à les utiliser, maintenant, vous savez.— Des champs de force !Orloff semblait sincèrement stupéfait, et il tourna et retourna le mot dans sa tête pendant un moment.— On les utilise à bord de certains vaisseaux comme écrans antimétéores dans le secteur des astéroïdes… Mais je ne vois pas en quoi ils pourraient s’appliquer au problème jupitérien…— Le champ de force ordinaire, expliqua Birnam, est une zone raréfiée d’énergie s’étendant dans un rayon de cent cinquante kilomètres ou plus autour du vaisseau.Pour un météorite, c’est un barrage infranchissable, mais pour quelque chose de plus petit, comme une molécule de gaz, par exemple, c’est comme s’il n’existait pas.Seulement, que se passerait-il si l’on prenait cette même zone d’énergie et qu’on la comprime jusqu’à ce qu’elle n’ait plus que deux ou trois millimètres d’épaisseur ? Les molécules rebondiraient dessus comme, des balles de ping-pong ! Et si l’on utilisait des générateurs encore plus puissants de façon à comprimer le champ jusqu’à un dixième de millimètre d’épaisseur, même des molécules poussées par l’inimaginable pression atmosphérique de Jupiter rebondiraient dessus sans l’entamer.Et si ensuite on construisait un vaisseau à l'intérieur de ce champ de force…Il laissa sa phrase en suspens.Orloff était pâle.— Vous n’allez tout de même pas me dire que c’est faisable ?— Je vous parie tout ce que vous voulez que les Jupitériens sont en train d’essayer de le faire.Et nous-mêmes nous essayons de le faire ici, à la station Ether.Le commissaire aux Affaires coloniales rapprocha sa chaise de Birnam et saisit le poignet du Ganymédien.— Pourquoi ne pas bombarder Jupiter avec des bombes atomiques ? Y mettre le paquet, je veux dire ! Avec la gravité qu’elle a, et sa superficie, on ne peut pas la rater.Birnam eut un imperceptible sourire.— Nous y avons pensé.Mais des bombes atomiques ne feraient que des trous dans son atmosphère.Et quand bien même elles pourraient atteindre la surface, vous n’avez qu’à diviser la superficie de Jupiter par le pouvoir destructeur d’une seule bombe exprimé en kilomètres carrés pour calculer pendant combien d’années il vous faudra bombarder Jupiter, au rythme d’une bombe par minute, avant de causer à l’adversaire des dégâts appréciables.Jupiter est grand ! Ne l’oubliez pas !Son cigare s’était éteint, mais il ne s’interrompit pas pour le rallumer.Il poursuivit d’une voix sourde, tendue :— Non, on ne peut pas attaquer les Jupitériens chez eux.Nous devons attendre qu’ils sortent, et une fois qu’ils seront sortis, ils auront pour eux la supériorité numérique – une supériorité écrasante, terrible –, et c’est pourquoi la seule issue pour nous, c’est de miser à fond sur la supériorité scientifique.— Mais, interrompit Orloff d’une voix qui trahissait une espèce de fascination horrifiée, comment pouvons nous savoir à l’avance de quelles armes ils disposeront !— Nous ne pouvons pas le savoir.Tout ce qu’on peut faire, c’est racler les fonds de tiroir de la recherche scientifique et faire des vœux pour que nous soyons les plus forts.Mais il y a une chose au moins que nous savons à coup sûr qu’ils auront ; ce sont les champs de force.Sans champs de force, ils ne peuvent pas quitter Jupiter.Et s’ils les ont, il faut qu’on les ait aussi.C’est le problème que nous tentons de résoudre ici, à la station Ether.Ils ne nous assureront pas la victoire, mais sans eux, nous irions vers une défaite certaine.Et maintenant vous savez pourquoi nous avons besoin d’argent.Il faut que la Terre elle-même mobilise toutes ses forces.Il faut qu’elle se lance à fond dans une course aux armes scientifiques et qu’elle y subordonne tout le reste.Vous comprenez ?Orloff s’était levé.— Birnam, je suis avec vous – à cent pour cent avec vous.Vous pouvez compter sur mon appui quand je serai de retour à Washington.Sa sincérité ne faisait pas de doute.Birnam saisit la main qu’on lui tendait et la serra.À ce moment précis, la porte s’ouvrit brusquement et un diable de petit homme entra en coup de vent.Le nouveau venu parlait d’une voix saccadée en s’adressant exclusivement à Birnam.— D’où sortez-vous ? J’ai essayé de vous contacter.Votre secrétaire m’a dit que vous n’étiez pas là ! Et voilà que cinq minutes plus tard vous rappliquez de vous-même.Je n’y comprends rien.Il farfouilla furieusement dans son bureau.Birnam sourit.— Si vous aviez une minute, Professeur, vous pourriez peut-être dire bonjour au commissaire Orloff.Le professeur Edward Presser fit volte-face avec la vivacité d’une ballerine, et inspecta le Terrien des pieds à la tête par deux fois.— Le nouveau, hein ? On va nous les voter, ces crédits ? Serait pas trop tôt ! Depuis le temps qu’on travaille avec des moyens de fortune.Cela dit, il se pourrait bien qu’on n’en ait pas besoin.Ça dépend.Il avait regagné son bureau.Orloff semblait un tant soit peu déconcerté, mais Birman lui adressa un clin d’œil rassurant, et il se contenta de fixer le petit homme d’un œil inexpressif à travers son monocle.Prosser se jeta sur un petit livre relié de cuir noir qui se cachait dans les profondeurs d’un casier, se laissa tomber dans son fauteuil orientable, et se mit à aller et venir derrière son bureau en le faisant glisser sur ses roulettes.— Je suis bien content que vous soyez venu, Birnam, fit-il en parcourant le petit livre.Je voudrais vous montrer quelque chose.Au commissaire Orloff aussi.— Pourquoi est-ce que vous nous avez fait attendre ? demanda Birnam.Où étiez-vous ?— J’étais occupé, terriblement occupé.Ça fait trois nuits que je n’ai pas dormi
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