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.Ces objets étaient d’ailleurs représentés sur les murs du temple de la déesse et sont ainsi demeurés vivants[165].58Chanteuses, musiciennes et danseusesLa reine musicienneÀ la tête des communautés féminines, la reine est la première musicienne du royaume.Chanteuse, elle sait psalmodier les textes sacrés ; au palais ou au harem, elle a appris à jouer de plusieurs instruments de musique.Lors de certaines grandes fêtes d’État, elle esquisse les pas de danse imposés par le rituel.Certes, musique, chant et danse ne sont pas l’exclusivité des femmes ; néanmoins, toutes les prêtresses sont initiées à ces disciplines, étapes obligées de leur cheminement vers la connaissance.La musique était conçue comme un éveil de l’esprit et une approche des forces cachées de la nature ; grâce à elle, comme l’affirmera Mozart dans La Flûte enchantée, il était possible de franchir l’obstacle de la mort.Longtemps avant Bach était pratiqué le rite de l’offrande musicale, car la subtilité des sons faisait partie des « nourritures » agréables à la divinité ; par la musique, il était possible de s’unir au divin et de favoriser une nouvelle naissance en esprit.Chanteuses sacréesLors de la fête de la victoire d’Horus sur les ténèbres, célébrée à Edfou, intervenait une initiée portant le titre de shemâyt, « la chanteuse ».Elle occupait le premier rôle dans le rituel, et c’était souvent la reine elle-même qui remplissait cet office, assistée d’autres chanteuses, « les femmes de Bousiris et de Bouto », villes saintes du Delta.Puissante magicienne, cette shemâyt enchantait la barque d’Horus de manière à la rendre invulnérable.Elle faisait appel à des harponneurs, afin qu’ils assistent Horus dans son combat contre l’hippopotame rouge, incarnation de la force de destruction, et offrait au jeune dieu l’énergie du Verbe.À la fin du rituel, l’hippopotame était sacrifié sous la forme d’un gâteau découpé et consommé pendant un banquet.De nombreuses femmes furent chanteuses de telle ou telle divinité, et certaines furent de grandes personnalités.Ainsi Méryt, « l’aimée », épouse de Sénnefer, maire de Thèbes, dont la célèbre « tombe des vignes » est ornée de superbes peintures.Méryt était chanteuse d’Amon, louée de la déesse Mout, mais aussi maîtresse de maison.Son rôle, dans le processus de résurrection de son mari, était essentiel ; elle lui offrait un collier comportant le scarabée, symbole des métamorphoses perpétuelles dans l’au-delà , des onguents parfumés, un lotus.Elle faisait aussi de la musique pour son âme, sans oublier de le magnétiser avec tendresse.Sur un papyrus datant de la XXIe dynastie, la chanteuse d’Amon Hérouben bénéficie d’un rite extraordinaire : Horus et Thot la purifient, alors qu’elle est agenouillée sur un socle.Des vases que tiennent les dieux sortent les signes hiéroglyphiques symbolisant la vie et l’épanouissement.Or, ce rite était réservé au pharaon ; c’est dire qu’une simple chanteuse pouvait avoir accès à des liturgies appartenant aux grands mystères.La dame Irti-Erou, chanteuse d’Anubis, le guide des âmes dans l’autre monde, recommandait de vénérer Hathor, maîtresse du sycomore du sud, souveraine des hommes et des femmes, déesse qui écoute les prières.N’était-ce pas grâce à Hathor que la chanteuse avait rencontré un sage, au caractère parfait ?L’un des chants les plus anciens, jouissant d’une faveur particulière, était la chanson des quatre vents, connue à la fois par le chapitre 162 des Textes des sarcophages et par les représentations des tombes de Beni Hassan.Cinq femmes, une maîtresse de chœur et quatre exécutantes, vêtues d’un simple pagne, interprétaient cette œuvre.Leurs cheveux étaient tirés en arrière et noués de manière à imiter une touffe végétale.Elles intervenaient dans un rituel au cours duquel s’ouvraient les portes du ciel pour l’être ressuscité.Les quatre danseuses incarnaient les vents du ciel
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